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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 10:56

 

        Dimanche matin 18 octobre, 7 H, tout le monde est debout. Il reste encore beaucoup de choses à ranger sur le pont, il faut aussi arrimer tout ce qui bouge et puis le vent n'a pas mollit du tout, c'est même un force 5 qui n'a pas l'air de vouloir se calmer. Il faut attendre. La matinée sera très occupée à préparer la péniche, monter la voile, mettre toutes les chances de notre côté. Séance d'essai des harnais car il n'est pas question d'être sur le pont sans être attaché, surtout à la barre. Midi arrive vite, le vent mollit avec 12h de retard, mais il nous faut attendre ce soir 21h30-22h pour que la mer se calme et pour profiter des bons courants au bon moment.

         Les deux heures qu'il nous faut pour remonter du port de Cherbourg jusqu'à la pointe de la Hague seront longues, la péniche est chahutée par les vents N. E. donc vents contraires même s'ils se sont bien calmés, le système de palan mis en place pour tenir la barre s'avère nécessaire, les harnais sont plus que sécurisant et c'est en zigzaguant que nous avançons car il est bien difficile, même en anticipant les mouvements de la péniche de lui faire prendre et tenir le cap. Cette vielle dame est capricieuse, et tenir la barre n'est pas de tout repos, c'est même assez costaud.

         Vers minuit, comme par magie, tout se calme, l'eau se lisse, le courant nous "prend en charge". Normal les cousins nous attendaient comme on sait le faire dans la famille, ils ont été plus que sympa. Nous doublons l'allure. Il ne fait pas froid, la nuit est en partie étoilée, le cap illuminé, mais à la barre, on ne peut pas vraiment rêver. Imaginer un jeune poulain, deux secondes d'inattention, le voilà parti à faire n'importe quoi, et pour le reprendre en main ce n’est pas une sinécure.  Telle est notre péniche, on ne peut guère lever les yeux sans qu'elle fasse des siennes. Nous laissons Aurigny puis Guernesey à tribord, nous avons décidé de choisir la route qui passe au large de Jersey pour éviter les iles Chausey et les hauts fonds qui les entourent. Au petit matin la renverse nous met le courant de travers et c'est à petite vitesse que nous avançons maintenant. La nuit a été longue, nous ne sommes pas de première fraicheur mais pour des vieux, je ne parle que pour moi en ce jour du 19 oct. je me trouve tout  à fait acceptable, 18h non stop depuis Cherbourg, faut le faire! ... La côte se dessine, maintenant les lumières des phares se sont éteintes, une joie réelle d'avoir réussi ce passage nous fait du bien et nous fait oublier appréhension et fatigue. Nous avons réduit un peu l'allure du moteur, affalé le foc, rien ne sert d'arriver trop tôt à Saint Malo, il nous faudra de toute façon attendre 2h30 après la marée basse pour que l'écluse de l'usine marémotrice nous ouvre ses portes. Cette écluse n'est utilisable qu'à marée haute.

         Nous découvrons Saint Malo vu de la mer, ses tours et ses fortifications l'entrée du port, les superbes rives de Dinard à tribord, ses maisons et châteaux. C'est à toute petite allure que nous avons le temps d'admirer la baie. Accrochés à une bouée, nous devrons attendre presque une heure l'ouverture de l'écluse. Nous avons pris contact, nous serons prioritaires pour passer, mais il faudra être pile à l'heure.

         À l'heure dite, nous nous présentons aux portes, nous ne sommes pas les seuls à attendre. C'est un peu tôt, les portes sont encore fermées mais patienter en plein courant sans ancrage, c'est comme on dit acrobatique, les autres bateaux qui attendent ancrés sur des bouées minuscules ne font strictement rien pour nous faciliter les manœuvres et c'est en  faisant des ronds dans l'eau que nous devons patienter. Les portes s'ouvrent, tout le monde se précipite pour entrer le premier, les hauts parleurs intiment l'ordre de nous laisser passer en priorité vu notre difficulté à manœuvrer. Incroyable çà gueule de partout et à peine avons nous franchi les portes, alors que nous ne sommes pas encore amarrés,  tout le monde se précipite quitte à gêner nos manœuvres, une vraie foire d'empoigne alors qu'il est évident qu'il y a de la place pour tous. Bonjour les Français. Le responsable de l'écluse, sortie de sa cabine doit mettre à rude épreuve ses cordes vocales pour faire régner un semblant d'ordre. Le niveau  de compétence de certains équipages nous semble, à l'évidence, particulièrement douteux. L'écluse se ferme, tout le monde ou presque étant calmé puis se rouvre en sens inverse, nous laissons passer la flottille devant nous et nous nous engageons sur la Rance. Au bout de quelques mètres, nous sommes bloqués par un voilier qui s'est échoué dans la vase. Il a frôlé de trop près le bord du chenal, avec nos 60cm de tirant d'eau nous l'évitons d'une manœuvre d'expert et nous dégageons de tous ces embrouillaminis. 

         Quelques kilomètres encore avant d'apercevoir, perchés sur un pont, Isabelle et Jean-François qui viennent passer la soirée avec nous. Amarrés sur des bouées pas spécialement faites pour notre gabarit, nous lançons l'annexe pour aller les chercher. Nos amis nous ont apporté un bon repas qui fait du bien et après quelques échanges, nous sombrons dans un sommeil bien mérité.

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