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  • Korriganez

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Contact : Linda Guidroux

06-50-56-30-36

lindaguidroux@gmail.com

 

Adresse du siège : 

Association Korriganez

Bateau Korriganez

Quai amiraux Douguet

29 150 Port-Launay

7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 11:01

         Jacques restera avec nous jusqu'à Betton. Objectif pour ce lundi : Dinan où nous devrons démâter pour passer toutes les écluses. Jean-François nous quitte, travail oblige, Isabelle fera un bout de route avec nous. Nous entamons la dernière partie de notre aventure.

         Passera? Passera pas? « That is the question » qui nous préoccupe maintenant. Tous les avis nous ont été donnés par des personnes «qualifiées », peu se révéleront exactes.

         Pour l'instant nous découvrons Dinan, petit bijou. Les promeneurs ne tardent pas à nous apercevoir et admirent cette péniche peu commune dans ces eaux. Quelques uns seront réquisitionnés pour nous aider à rentrer dedans le bout dit « bout dehors » à l'avant de la péniche. Personne ne rechigne, à la veillée ce soir on causera de ce moment peu commun. Comme à Cherbourg nous prenons les précautions qui s'imposent et notre mât se laisse glisser tranquillement. C'est nettement plus facile à baisser qu'à monter et tout se passe bien. Nous devenons de vrais pros. La fatigue se fait sentir pour notre équipage. Demain il fera jour.

         Cette dernière partie ne sera pas la plus facile. Il faut aligner les écluses, plus de quarante pour à peine cinquante kilomètres. Le passage d’Hédé compte à lui seul 11 écluses qui se suivent tous les 300 mètres. Que dire de ces écluses, elles se ressemblent toutes, quelques centimètres de l’axe des dérives de chaque côté, nous nous glissons, comme dans un écrin, pour entrer et sortir. Les unes se  présentent dans une courbe histoire de faciliter l'accès. Ça passe, parfois ça cogne un peu mais ça passe. Question longueur, pas de problème mais il est certain qu'une barque, même petite ne trouverait pas sa place. Comme si les écluses ne suffisaient pas, les ponts sont de la même largeur si ce n'est pas moins large, donc les espaces de rêverie sont de très courte durée. Ajoutons à cela la largeur du canal souvent très réduite et le tirant d'eau qui nous oblige parfois à rester bien au centre du canal, sans oublier les velléités de notre péniche à batifoler au gré de ses penchants naturels.

 Bref, trois jours où l'activité ne laisse pas beaucoup de temps pour souffler. Pour ma part, j'ai fait le passage des onze écluses à pied, donnant un coup de main aux éclusières éclusiers pour ouvrir les portes avant l'arrivée de la péniche et pour les refermer après son départ. Se dégourdir ainsi les jambes et les bras a été une chance. Entre deux écluses il m'est aussi arrivé avec Isabelle de marcher sur le chemin de hallage tout en faisant provision de châtaignes, sympa.

         Petit chapitre réservé aux éclusières éclusiers. On a vu tous les styles possibles:

         Les hyper sympa qu'on aurait bien pris en stop pour l'une d'elle.

         L' hyper ronchonne indécrottable et les bourrus du même style.

         La qui a pris tout son temps pour sortir attacher sa chèvre au piquet parce qu'il n'était que 9h 27 et que le travail ne commence qu'à 9h30.

         La qui nous voyant arriver sans pouvoir s'amarrer nulle part ne voulait pas ouvrir les portes car elle était en congé et n'arrivait pas à avoir son remplaçant au téléphone, il a fallu que son chef l'autorise à faire la manœuvre, ce qui lui a permis, m'a t'elle dit, d'être payée pour sa demie journée, même si la remplaçante est arrivée 15 minutes plus tard.

         Le qui n'était pas à son poste mais vaquait à ses travaux de maison à l'écluse d'après distante de 800m et me voyant arrivé en courant a eu l'audace de se mettre à courir sur 10m pour enfourcher son solex (ce qui n'est pas permis par le règlement, un accident de travail pouvant s'immiscer subrepticement à tout moment).

         La qui nous a fait poireauter 10 minutes parce qu'elle était en discussion avec ses chefs.

         Ces quelques figures ne sont pas caricaturales, elles reflètent l'ambiance générale même si on a trouvé aussi des très professionnelles et sionnels  heureux de nous voir.

         Il faut savoir que toutes et tous étaient avertis de notre passage car, quand on quitte une écluse, l'éclusier téléphone systématiquement à son collègue de l'écluse suivante y compris si le passage est prévu que pour le lendemain matin.

         Il faut savoir que ces personnes sont payées à la journée et que, hors saison de juillet août, les passages ne sont guère fréquents, à cette saison nous étions le seul passage de la journée et peut être même de la semaine, nous n'avons croisé ni aperçu d'autres usagers.

         Pour ne pas être trop négatif, nous avons pu constater que les écluses et les maisons des éclusiers étaient en grande majorité tenues avec le plus grand soin, nous avons même pu admirer de petites touches de déco originales et très sympa.

         Les berges du canal sont très boisées, agréables et bien entretenues même si ça et là des travaux seraient urgents à faire pour que le canal reste navigable.

 

 

         Jeudi 22 octobre, 17h 15 Nous sommes vraiment très contents d'amarrer à Betton, lieu de notre atterrissage.

         Je suis le seul qui avec Linda a fait la totalité du parcours même si je l'ai abandonnée quelques jours à Duclair.  Gérard avait du s'absenter quelques jours pour s'occuper de sa maman. Tous un peu fatigués. Chacun sait, soit pour l'avoir vécu, soit pour l'avoir entendu dire combien vivre sur un espace restreint, surtout quand on vient d'horizon divers, avec des attentes parfois très différentes est une épreuve. Les rapports humains dans leur spontanéité, ne sont pas si faciles. Non seulement ces univers révèlent certains traits de nos caractères pas forcément les meilleurs mais si ce n'était que cela, ils sont amplifiés, démesurément, et ne reflètent pas forcément ce que nous sommes les uns et les autres. Aussi faut-il accepter nos différences et regarder cela avec un certain recul.

 

                   Pour ma part, j'ai été happé par d'autres réalités. Au cours du bref intermède de Duclair, j'avais accueilli un couple de demandeurs d'asile débarquant de leur pays dans un état physique et moral plus que déroutant,  bien évidemment ils ne connaissent pas un mot de Français. J'avais hâte de les revoir, ils sont toujours là, en nettement meilleure forme, bien reposés et l'heure est venu de se préoccuper des démarches : papiers, santé et aussi de commencer un apprentissage plus systématique de la langue. Çà occupe bien les loisirs et même largement plus.

 

 

                   Voilà, se terminent mes divagations,

                                      avec leur caractère subjectif.

 

                   Certaines images inscrites dans les yeux et le cœur.

 

                            Heureux de cette aventure,

                                      avec un gros merci très sincère

                                               à tous ceux qui ont participé

                                                        à lui donner corps.

                                               Merci à tous 

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 10:56

 

        Dimanche matin 18 octobre, 7 H, tout le monde est debout. Il reste encore beaucoup de choses à ranger sur le pont, il faut aussi arrimer tout ce qui bouge et puis le vent n'a pas mollit du tout, c'est même un force 5 qui n'a pas l'air de vouloir se calmer. Il faut attendre. La matinée sera très occupée à préparer la péniche, monter la voile, mettre toutes les chances de notre côté. Séance d'essai des harnais car il n'est pas question d'être sur le pont sans être attaché, surtout à la barre. Midi arrive vite, le vent mollit avec 12h de retard, mais il nous faut attendre ce soir 21h30-22h pour que la mer se calme et pour profiter des bons courants au bon moment.

         Les deux heures qu'il nous faut pour remonter du port de Cherbourg jusqu'à la pointe de la Hague seront longues, la péniche est chahutée par les vents N. E. donc vents contraires même s'ils se sont bien calmés, le système de palan mis en place pour tenir la barre s'avère nécessaire, les harnais sont plus que sécurisant et c'est en zigzaguant que nous avançons car il est bien difficile, même en anticipant les mouvements de la péniche de lui faire prendre et tenir le cap. Cette vielle dame est capricieuse, et tenir la barre n'est pas de tout repos, c'est même assez costaud.

         Vers minuit, comme par magie, tout se calme, l'eau se lisse, le courant nous "prend en charge". Normal les cousins nous attendaient comme on sait le faire dans la famille, ils ont été plus que sympa. Nous doublons l'allure. Il ne fait pas froid, la nuit est en partie étoilée, le cap illuminé, mais à la barre, on ne peut pas vraiment rêver. Imaginer un jeune poulain, deux secondes d'inattention, le voilà parti à faire n'importe quoi, et pour le reprendre en main ce n’est pas une sinécure.  Telle est notre péniche, on ne peut guère lever les yeux sans qu'elle fasse des siennes. Nous laissons Aurigny puis Guernesey à tribord, nous avons décidé de choisir la route qui passe au large de Jersey pour éviter les iles Chausey et les hauts fonds qui les entourent. Au petit matin la renverse nous met le courant de travers et c'est à petite vitesse que nous avançons maintenant. La nuit a été longue, nous ne sommes pas de première fraicheur mais pour des vieux, je ne parle que pour moi en ce jour du 19 oct. je me trouve tout  à fait acceptable, 18h non stop depuis Cherbourg, faut le faire! ... La côte se dessine, maintenant les lumières des phares se sont éteintes, une joie réelle d'avoir réussi ce passage nous fait du bien et nous fait oublier appréhension et fatigue. Nous avons réduit un peu l'allure du moteur, affalé le foc, rien ne sert d'arriver trop tôt à Saint Malo, il nous faudra de toute façon attendre 2h30 après la marée basse pour que l'écluse de l'usine marémotrice nous ouvre ses portes. Cette écluse n'est utilisable qu'à marée haute.

         Nous découvrons Saint Malo vu de la mer, ses tours et ses fortifications l'entrée du port, les superbes rives de Dinard à tribord, ses maisons et châteaux. C'est à toute petite allure que nous avons le temps d'admirer la baie. Accrochés à une bouée, nous devrons attendre presque une heure l'ouverture de l'écluse. Nous avons pris contact, nous serons prioritaires pour passer, mais il faudra être pile à l'heure.

         À l'heure dite, nous nous présentons aux portes, nous ne sommes pas les seuls à attendre. C'est un peu tôt, les portes sont encore fermées mais patienter en plein courant sans ancrage, c'est comme on dit acrobatique, les autres bateaux qui attendent ancrés sur des bouées minuscules ne font strictement rien pour nous faciliter les manœuvres et c'est en  faisant des ronds dans l'eau que nous devons patienter. Les portes s'ouvrent, tout le monde se précipite pour entrer le premier, les hauts parleurs intiment l'ordre de nous laisser passer en priorité vu notre difficulté à manœuvrer. Incroyable çà gueule de partout et à peine avons nous franchi les portes, alors que nous ne sommes pas encore amarrés,  tout le monde se précipite quitte à gêner nos manœuvres, une vraie foire d'empoigne alors qu'il est évident qu'il y a de la place pour tous. Bonjour les Français. Le responsable de l'écluse, sortie de sa cabine doit mettre à rude épreuve ses cordes vocales pour faire régner un semblant d'ordre. Le niveau  de compétence de certains équipages nous semble, à l'évidence, particulièrement douteux. L'écluse se ferme, tout le monde ou presque étant calmé puis se rouvre en sens inverse, nous laissons passer la flottille devant nous et nous nous engageons sur la Rance. Au bout de quelques mètres, nous sommes bloqués par un voilier qui s'est échoué dans la vase. Il a frôlé de trop près le bord du chenal, avec nos 60cm de tirant d'eau nous l'évitons d'une manœuvre d'expert et nous dégageons de tous ces embrouillaminis. 

         Quelques kilomètres encore avant d'apercevoir, perchés sur un pont, Isabelle et Jean-François qui viennent passer la soirée avec nous. Amarrés sur des bouées pas spécialement faites pour notre gabarit, nous lançons l'annexe pour aller les chercher. Nos amis nous ont apporté un bon repas qui fait du bien et après quelques échanges, nous sombrons dans un sommeil bien mérité.

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 10:48

Mercredi 14 octobre, si ma mémoire n'est pas trop «  flancheuse » à 12h30  le nouveau filtre est en place, la crise de goutte est résorbée et la météo idéale: coefficient de marée faible, pas de vent, pas de vague. Tout est bien amarré sur le pont et à l'intérieur, Yann nous a concocté un système de double palan pour que la barre ne se laisse pas aller à n'importe quoi. On appareille.

La première appréhension passée, nous passons à côté des énormes paquebots qui attendent sagement au large leur entrée au Havre et nous voilà hors des zones fréquentées, cap sur Cherbourg-Octeville. À bâbord, Caen, Courseulles... La mer est belle et docile, la barre est bien sage, tout est fluide. Quelques heures après c'est la pointe de Barfleur que nous voyons se dessiner. Je ne suis pas prêt d'oublier pour ma part ce sublime coucher de soleil qui dure, dure et dure encore dans mes yeux, ni cette nuit étoilée ou il fait presque chaud, une visibilité parfaite. Merveilleux, j'ai eu la chance de rester plus d'une fois seul à la barre, cela m'a rappelé les nuits de quart au plein milieu de l'atlantique, cette osmose d'infinis qui s'entremêlent. Je me sens très petit et pourtant comme en harmonie avec cet univers qui me porte. (Pardon c'était ma minute théologico-mystique, mais quel bonheur quand même quand ces moments là durent et durent et laissent des traces). Pour passer la pointe de Barfleur illuminée, le courant nous porte à nouveau, j'ose dire nous glissons.

Cherbourg en vue. Qu'ils seront longs ces derniers miles, le courant ne nous est plus favorable et nous perdons de la vitesse, de 12 kmh nous rétrogradons à 8, puis 5 et bientôt entre 2 et 3. Oui qu’elle est longue cette rade de Cherbourg, ces feux, fixes ou clignotants, il faut les gagner pour les doubler, on les voit de si loin et ils ne se rapprochent guère vite, comme s'il fallait les convaincre de se laisser approcher. Il est 4 heure passé, ce matin, quand nous franchissons la première entrée du port, encore quelques longues minutes et le temps de se repérer dans cette jungle de feux. Enfin nous trouvons un ponton pour passager et très vite au lit, départ prévu  tout à l’heure à 7h30.

7h30 tout le monde est sur le pont, un café vite fait et c'est reparti, même temps, mêmes conditions exceptionnelles, même mer. Au tout petit jour nous quittons le port et c'est bien parti pour cette nouvelle traversée. Les trois petites heures de sommeil  ne nous chahutent pas trop car la perspective d'une journée exceptionnelle nous donne des ailes.

Il y a un peu plus d'une heure que nous naviguons allègrement vers la Hague quand alerte générale, Gérard passant dans la carrée entend un bruit bizarre, il saute sur le pont et découvre que l'alarme moteur s'est enclenchée et les voyants sont au rouge. Le barreur n'avait apparemment rien vu ni entendu. Le moteur est stoppé, plusieurs essais et nous devons nous rendre à l'évidence, il y a un problème grave. Le circuit de refroidissement du moteur ne marche plus. Des hypothèses sont faites, mais nous n'avons pas l'outillage pour les vérifier ni évidemment pour réparer en pleine mer. Contact est pris avec le port de Cherbourg et là aussi c'est une évidence il nous faut nous faire remorquer... par la S. N.S.M.  Société nationale de secours en mer. Nous faisons grise mine. Heureusement la mer est d'un calme olympien et il n'y a aucun vent mais le courant de la marée nous entraine vers la terre: barre à gauche toute pour garder le cap vers le large, il nous faudra attendre un bon moment avant d'apercevoir la vedette pointer son nez venant du cap de la Hague. Un bout est lancé, nous sommes pris en remorque et direction le point de départ, à savoir Cherbourg, à quelques mètres du ponton que nous venons de quitter. Il est presque midi. Les marins de la vedette sont vivement intéressés par notre embarcation et ne se font pas prier pour la visiter pendant que Linda règle les questions administratives et, aussi ! … la facture que nous savons salée au regard du visage de Linda. Nous apprendrons que le coût de toute intervention est fonction de la distance et aussi de la longueur de l'embarcation ! … aïe.

 

Dès le début de l'après midi, un mécanicien monte à bord. Il faut changer une toute petite pièce de rien du tout, sorte de roue à ailettes qui entraine l'eau vers la pompe. Nous en avions bien une de rechange à bord mais rien pour la changer. L'origine de la casse de cette roue est détectée, un premier filtre que nous n'avons jamais vérifié est plein de morceaux de bois qui encombrent non seulement le filtre mais aussi toute la tuyauterie. Il n'y a pas de crépine à l'entrée du tuyau qui prend l'eau du canal: arrachée ou tout simplement inexistante? La réparation est vite faite et le moteur est remis en route. L'alarme reste muette... Bizarre il n'y a pas de rejet d'eau chaude à la mer. On stoppe le moteur. Très bizarre, de l'eau s'est écoulée à l'intérieur de la péniche, est-ce bien normal ?  On démonte pour s’apercevoir que le bloc... (Excusez moi, j'ai oublié le nom) on va dire un gros tuyau à compartiment qui éjecte l'eau qui a refroidi le moteur, donc de l'eau très chaude, tout en empêchant l'eau du canal ou de la mer de rentrer dans ledit tuyau par l'effet des vagues. Donc ce bloc n'a pas supporté l'eau trop chaude et il a fondu. Ce qui explique que l'eau de refroidissement s'écoule à l'intérieur au lieu d'être évacuée à l'extérieur. Consternation, il faut commander ce bloc qui vient du Sud de la France, ce qui veut dire encore de l'attente et une fenêtre météo qui nous échappe.

Prendre patience, pas toujours facile. Mais on y réussit quand même. On revisite la ville, on se détend comme on peut. Le vent se lève, il y a de la houle jusque dans le port et le coefficient de la marée monte de jour en jour. Combien de temps faudra t-il attendre? Le départ de Yann est à l'ordre du jour.

 

La place à la journée dans le port est très chère, calculée elle aussi à la taille de la péniche, il nous faut négocier le coût en expliquant notre situation à la responsable du port. Tout se passe bien, ou du moins au moins mal. Le capitaine du port interrogé nous murmure à l'oreille qu'un marin, en retraite, accepterait peut être de nous aider pour la traversée. Prise de contact est faite avec Jacques, ancien militaire de la marine, en retraite depuis 25 ans. Ce qui n'est pas négligeable, c'est qu'il connaît très bien mes cousins, je veux parler, vous l'avez deviné, du raz Blanchard et de tout ce qui porte ce nom autour de la Hague. Pour la toute petite histoire, nous découvrirons très vite que son anniversaire est imminent, que c'est le même jour que le mien, que nous avons tous les deux 42... et même né quasiment à la même heure. Il semblerait que je reste le doyen mais à un cheveu. Bref un jumeau.

         Jacques pense que c'est jouable, il suffit que le vent vire au Nord Est et que nous nous présentions à la pointe au bon moment, à savoir juste à la renverse. Je lui dit mon inquiétude quand au coefficient de la marée, il m'assure que si le vent est bien placé, il lissera la mer dès que nous nous engagerons dans le raz et que même si l'amplitude de la marée est un peu forte, ça n'est pas plus mal à condition bien sûr que même de N. E. le vent ne décorne pas les bœufs, force trois ou petit quatre. Le vendredi, les prévisions météo vont dans le bon sens, la bonne humeur est de mise, c'est pour demain matin. En attendant, Jacques souhaite que nous remâtions la péniche, je lui objecte que ce poids en hauteur me fait un peu peur étant donné que nous n'avons aucune quille, donc aucun lest. Oui, c'est vrai, mais si nous avons un problème de moteur, c'est indispensable, de plus nous mettrons le petit foc, cela ne peut qu'aider à stabiliser le bateau. Je ne suis pas marin, Jacques a l'air de connaître son affaire, donc confiance. Jacques rameute quelques amis et dès le soir à 18h30 nous nous mettons en œuvre autour du mât. Nous prenons le temps d'étudier chaque point pour toujours travailler en sécurité, nous avons quelques souvenirs de la seule fois ou nous avions mâté et démâté, chacun apporte sa pierre pour monter la chèvre qui servira à hisser le mât. Pour sortir le bout dehors à l'avant nous mettons la péniche quasi perpendiculaire au ponton. D'énormes précautions sont prises pour travailler avec le treuil et les muscles sont de sortie. Il est 22h quand nous finissons à la lampe torche. On y croyait pas trop mais çà y est, tout est en place. Après apéro et repas avec ceux qui peuvent rester, vite au lit, demain matin: force 4 mollissant 3, vent nord est, on décolle.

 

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 10:29
              Ma mémoire étant déjà bien vieille, normal elle a beaucoup servie, ça s'use ça aussi. Vous ne m'en voudrez pas si la chronologie reste un peu laxiste pour cette dernière partie de notre aventure pénicharde. Vous trouverez, écrit par Linda, un récit au jour le jour avec photos à l’appui sur le blog.

Me voilà donc reparti avec Marie et Gérard pour Duclair avec ma voiture, car nous emmenons avec nous la survie et les fusées nécessaires et obligatoires pour le passage Manche Atlantique, ainsi que l’annexe de Gérard, un peu d’outillage et divers ingrédients, on ne sait jamais ça peut toujours servir. C’est le vendredi  9 octobre, me semble t-il. Yann notre nouveau skipper arrivera un peu plus tard dans la soirée.

 

Samedi matin 10 octobre, nous appareillons. Objectif: Le Havre ou Honfleur, c’est selon ce qui se présentera. Le  courant provoqué par la marée se fait ressentir jusqu’à Duclair et même bien au delà, c’est donc portés par ce courant que nous avalons les kilomètres. Marie étant repartie, nous sommes quatre à bord : Linda, Gérard, Yann et moi même. Les berges de la Seine sont parsemées de châteaux, grosses maisons, et aussi petites habitations fort coquettes. Les unes ou les autres ont leurs petits quais où sont amarrées  barques ou vedettes de tous calibres. Encore quelques maisons troglodytes et berges verdoyantes. Les imposants virages de la Seine nous invitent à la flânerie, nous serpentons de gauche à droite et de droite à gauche... Voilà le célèbre pont de Tancarville qui s'offre à nous à la dernière courbe de la Seine. Nous décidons d'y faire halte et  d'attendre quelques heures afin de profiter à nouveau du courant favorable. Après un essai d'amarrage à un « duc d'albe » (je crois que c'est comme cela que çà s'appelle, sorte de poteau enfoncé en pleine eau), nous nous mettons à couple avec une grosse péniche. La «renverse», (moment où le courant qui va dans un sens se renverse dans l'autre sens) est quasiment instantanée, nous sommes surpris par la rapidité de ce phénomène, comme un bouillonnement dans l'eau et c'est reparti en sens inverse. Nous avons à peine le temps de nous poser, catastrophe, la péniche qui nous avait accueillis sur son flanc nous demande de nous libérer pour la laisser partir. Elle n'était là qu'en attente de l'ouverture de l'écluse qui ouvre l'accès au canal qui mène directement au Havre. Panique à bord, les ducs d'albe sont trop espacés les uns des autres pour amarrer notre si petite péniche, nous sommes pris en tenaille entre d'une part les mastodontes énooooormes qui sortent du canal à toute pompe profitant, en plus de leur vitesse normale, du courant favorable pour remonter la Seine et d'autre part ceux qui arrivent à fond la caisse et ne veulent pas louper l'écluse pour descendre au Havre par le canal. Je peux vous dire que ça va très vite. Après avoir fait un tour sur nous même pour éviter des rencontres malheureuses, nous évaluons la situation ; la seule solution pour nous libérer est la fuite en avant et nous nous engageons sur la Seine à contre courant. Ouf enfin seuls, mais point d'amarrage, bernique comme on dit chez nous. Nous n'avons fait qu'apercevoir l'entrée de l'écluse mais à coup sûr, à voir le nombre et la taille de ceux qui entrent et sortent, c'est certainement la plus importante que nous ayons croisée. C'est un aspect de la Seine qui nous a étonnés depuis Conflans, il n'y a que très peu de lieux où on peut s'arrêter. En cas d'avarie, même des amarrages sauvages ne seraient pas possibles sur les berges. Est ce pour cela que l'on voit des remorqueurs faire le va et vient sur cette partie de Seine? 

Malgré le courant, nous avançons nos 5 km/h. Au bout d'une heure, le pont de Normandie, grandiose vu par dessous. Mais c'est déjà la Manche, les premiers pas de la péniche sur le territoire maritime Français, tout se passe bien, c'est de bonne augure. Nous décidons de laisser Le Havre à Tribord et tentons un amarrage sur un quai qui nous tend les bras, mais un énorme tanker nous secoue de ses vagues et la péniche est rudement ballotée au point que la barre nous échappe des mains et que le mât, non encore attaché, glisse de quelque 10-20cm nous faisant quelques frayeurs. Il faudra penser à ces problèmes, car on pourrait vite fait être éjecté par dessus bord. Il ne nous en faut pas plus pour comprendre que ce n'est pas l'endroit idéal pour stationner. L'écluse du port d’Honfleur est ouverte, nous demandons le passage, et on nous indique un point d'amarrage juste à l'entrée du port.

Nous arrivons en pleine fête de la crevette, de nombreux bateaux tout enrubannés vont et viennent faisant des ronds dans l'eau, pour certains, manifestement il n'y avait pas que de l'eau dans les ronds. Nous ne tardons pas à être repérés de tout ce qui flotte et de tout ce qui se promène au dessus des nos têtes sur le quai, la péniche a un pouvoir d'attraction certain et les réflexions ne manquent pas: « c'est quoi là sur les côtés, on dirait des ailes » les plus hardis posent des questions et les coups de mains ne manquent pas quand il faut remettre le mât à sa place avec un bout tiré du haut du quai, ce monsieur qui fait ses 18m de long par 45cm de diamètre ne se laisse pas bouger si facilement. Mais l'union comme chacun sait...

 

Nous resterons un peu à Honfleur, le temps de préparer la péniche, fixer tout ce qui bouge, refaire les provisions etc. et surtout attendre une fenêtre météo favorable. Nous y resterons même un peu plus que prévu car le couvercle du filtre à eau ayant été serré de travers, l'alarme du moteur se met en route quand nous voulons recharger les batteries. On force un peu pour serrer le couvercle et supprimer l'entrée d'air qui empêche le fonctionnement. Impossible ; on démonte le filtre et nous voilà partis en quête d'une âme généreuse qui voudrait bien nous trouver  un étau. La première personne rencontrée est la bonne, c'est un mécanicien bateau. Catastrophe, son diagnostic est sans appel, il faudra changer tout le filtre, donc commander et attendre la livraison. Yann en profite pour nous faire une crise de goutte: médecin, piqûre, traitement etc. et nous, nous en profitons pour baguenauder au milieu des crevettes. Tout le monde a pensé à toi Manu, mais moi plus que les autres bien sûr, en voyant les façades des maisons: tout en hauteur, à peine 3,50 de large au sol pour 5 ou 6 étages, toutes bariolées, tout à fait ton style. Il faudra que tu prennes le temps d'aller faire un tour de ce côté là. Tu verras en plus de très belles places, en particulier la place autour de l'église, je l'ai trouvée magnifique, j'y ai  fait plusieurs passages en solitaire. Des tas de choses te rappelleront les Pays Bas. Je dis ça pour Manu, mais cela n'empêche personne d'aller y faire un tour.

 

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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 10:59

Vendredi 9 octobre

 Tout est bien qui fini bien ! La panne électrique est réglée, la livraison de gasoil est faite et j’ai pu remplir ma cuve d’eau en pleurnichant à la mairie.

Eugène, Marie et Gérard débarquent dans l’après-midi après 5h de route. Ca fait du bien de revoir les copains ! Après un casse-croûte bien mérité, nous accueillons le nouveau skipper, Yann. Nous préparons alors le bateau pour un nouveau départ dès le lendemain. Marie-Pierre, elle, s’affère à organiser son trajet et à gérer les nombreux coups de fils des covoitureurs qu’elle récupère à Rouen, Caen, Rennes et Lorient. Quelle organisation ! « Pas de panique, tu vas y arriver » rassure Eugène qui l’aide à établir un planning digne d’un Ministre… Les yeux se ferment rapidement car la journée a été longue pour certains…

 

Samedi 10 octobre

 Nous partons de Duclair au petit matin, en laissant Marie-Pierre, seule et abandonnée sur le quai, regardant s’éloigner son marin à bord de cette embarcation de fortune. Promis Marie, on te le ramène sain et sauf !

 

Nous longeons toujours la Seine en traversant de charmants petits ports et des paysages calcaires.

 

 

 

 

Notre vitesse est réduite à 5km/h environ à cause du contre-courant. Nous décidons de nous  amarrer à couple d’une péniche de commerce à Tancarville. Malheureusement, celle-ci décide de partir 10mn après. N’ayant aucun autre point d’amarrage, nous poursuivons notre route jusqu’à passer le Pont de Tancarville, puis de Normandie.

Passé les ponts, nous atteignons enfin Honfleur, en face du Havre. Nous tentons un amarrage au port de commerce, mais la houle est trop forte. N’ayant pas le choix, nous décidons de rentrer dans le port d’Honfleur où nous attends une bonne surprise : LA FÊTE DE LA CREVETTE qui clôture la saison estivale.

 

Mes oreilles se dressent au son du biniou et de la bombarde (instruments bretons) qui proviennent du quai. Non ?! Quoi !? On est déjà en Bretagne ?!!! En réalité, de nombreux bretons sont venus de Saint-Malo à l’occasion de la fête. Dommage que Guénaël ne soit pas des nôtres. Il aurait sorti son instrument…De nombreux voiliers en bois paradent dans le port et très vite nous sommes repérés par notre Gwenn ha du (drapeau breton) malgré l’allure hollandaise de notre embarcation…Pendant que nous nous amarrons à l’entrée du port, de nombreux badeaux sont regroupés sur la promenade pour observer notre embarcation. Les commentaires vont bon train : « Ah ! Mais c’est une péniche hollandaise ! », « Euh …? Chérie ? Les ailes sur les côtés, c’est fait pour voler ? », « Alors tu vois, ça ça remplace la quille ». Bref. Korriganez n’a pas reçu de cacahuètes, mais moi, je me sentais comme un singe dans un zoo. Yann nous fait une manœuvre parfaite, ce qui me permet de grimper à l’échelle pour m’être les amarres. Les badeaux sont finalement très sympathiques et nous filent un coup de main. 

Une fois bien amarrés, nous décidons dans la foulée de préparer le bateau pour la mer, histoire de ne pas se refroidir. Yann installe donc un système ingénieux fait de poulies et de bouts qui devraient nous faciliter la tâche en mer : un pilote automatique. Seul problème, le mât a bougé à cause de la houle. Il faut donc le déplacer. Après avoir essayé à bout de bras, nous acceptons la sympathique proposition de quelques badeaux de le tirer à partir du quai avec un cordage. Au final, opération réussie !

Bon, il est temps d’aller boire un verre et de profiter de cette charmante petite ville. Gavotte surveille la péniche. On est tranquille… Nous essayons de nous frayer un passage dans la foule car la fête de la crevette à l’air d’être très populaire : chants de marin, grillade de hareng, stand de cordage, vente de vêtement de marin, artisanats, etc.

La ville est charmante : maisons à colombages, ruelles, belles enseignes. Un vrai régal pour les yeux ! Manu, voici quelques clichés qui devront t'inspirer...Nous finissons par nous poser dans un troquée et observons les voiliers à quai. De retour à l’embarcation, petit soupers aux chandelles, puis Yann repars faire le tour des troqués et nous nous profitons du calme du port, accompagné de quelques notes d’accordéon. Un feu d’artifice grandiose au-dessus du port clôture la soirée.    


 

Dimanche 11 octobre

 Grasse mat. Pour tout le monde. Zut ! Gérard a manqué la messe ! Nous profitons de cette belle matinée pour essayer de comprendre le fonctionnement de l’ancre. En cas de pépin en mer, ça peut servir. Un vrai casse-tête chinois ! Les engrenages se mêlent et s’entremêlent…Chacun a sa philosophie. Les idées sont confrontées : « Ah oui, ça marche comme ça ! Mais non pas du tout, c’est comme ça! Est-ce ce truc alors ? Ca se baisse comment ? ». Mais finalement le génial Gérard finit par trouver l’astuce. Moi, je prends des notes pour pouvoir me dépatouiller par la suite…C’est pas gagné, entre ça et le mât ! La matinée s’achève par une petite ballade dans le vieux Honfleur. Un régal !

Après le casse-croûte à la péniche, Eugène et Gérard partent en repérage de la capitainerie. Moi, je profite des quelques rayons de soleil, avant l’orage pour aller prendre quelques photos. Je ne résiste pas à aller jeter un coup d’œil dans quelques brocantes. Mais j’évite de craquer et repars les mains vides, mais le portefeuille plein...Je rentre avant l’orage. Par contre, Gérard qui n’a pas résisté à aller voir la mer se déchainer, rentre mouillé comme une poule. Eugène et Yann émergent tout doucement de leur longue sieste. Vive le dimanche !

Tout semblait paisible jusque là. Mais Gérard va remettre le moteur en route pour recharger un peu les batteries et une sonnerie se déclenche. Encore ce satané filtre à eau qui est mal serré ! On coupe alors le moteur, on vérifie et on essaye de dévisser le filtre pour mieux le resserrer. Impossible ! Malheureusement, je l’avais mal enclenché dans le pas de vis et Gérard avait resserré avec le câble.  Impossible donc de le défaire. Plus le choix, Gérard y va en force. Malheureusement, le support casse. On est mal partis, car sans filtre, pas de navigation possible ! On finit par démonter le filtre. Chacun essaye de jouer les Hercules, mais rien à faire.

Gérard et moi partons donc sur le port à la recherche d’un pêcheur susceptible de nous dépanner. Avec beaucoup de chance, le premier homme rencontré est un mécanicien pour bateau. Il essaye également de démonter la bestiole, mais sans succès. Il nous propose alors d’en commander un nouveau. Nous repartons donc à la péniche avec une bonne solution et des crevettes que les vendeuses du port nous ont gracieusement offertes pour terminer enfin leur longue journée. Nous ne pourrons donc prendre la mer avant mardi midi. Mais on a 3kg de petites crevettes à décortiquer pour patienter pendant 2 jours !

 

 

Lundi 12 octobre

 Finalement notre attente est justifiée car le coefficient de vent (force 5) aurait été trop fort pour partir. En plus, Yann n’a pas dormi de la nuit à cause de fortes douleurs dans le pied. Probablement une arthrite ou la goutte. Ah les abus de jeunesse !!! Nous attendons l’avis du médecin qui devrait arriver tôt ou tard à bord…Yann patiente en montant la cabane en bois pour oiseaux que j’avais trouvée dans une réserve amérindienne au Québec.  

 

 

 

 

Eugène, Gérard et moi allons nous dégourdir les jambes sur le front de mer pour éviter de tourner en bourrique durant l'attente, surtout Gérard... Vivement le départ ! 

 

Enfin, le mécanicien arrive. Le filtre doit être changé, mais il nous avertit que malgré cela il faudra souvent vérifier l'état de propreté du filtre en route car le bateau n'étant pas équipé de crépine (genre de passoire à l'arrivée d'eau du canal), il est possible que ça se bouche souvent...à suivre. Nous prenons enfin la mer direction Cherbourg. Gérard, excité comme un gamin qui va avoir son joujou, a le sourire jusqu'aux oreilles !

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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 10:54

Vendredi 2 octobre.

Claude et Philippe, les 2 pénichards rennais, sont bien repartis la veille et nous les remercions de leurs sérieux coup de main durant ces 3 jours, ainsi que de leurs précieux conseils et bonnes adresses pour l’arrivée à Rennes. On se sent de suite moins seuls…

 

Vendredi après-midi, Eugène repart pour Trezmalouen en bus + train via l’incontournable capitale. Je reprends donc le journal de bord…

 

Me voilà donc seule à bord en compagnie de Gavotte, mais le moral est bon car je sais que les copains reviennent dans une petite semaine pour poursuivre la route en fonction de la fenêtre météo disponible au Havre vers le 12 octobre…Au cas où, je vais chercher une place à Honfleur (en Normandie) si le ciel se met contre nous pour prendre la mer…

La 2ème nuit à Duclair fut aussi mouvementée que la 1ère. Des cargos passent toutes les 10 mn et font grincer la plateforme mobile à laquelle je suis amarrée. En réalité le trafic ne cesse qu’entre 6h et 8h du matin. Autant vous dire que les nuits sont courtes ! Je n’ai plus de lumière dans le salon et il me reste seulement 1/3 d’eau. Mais je vais garder le moral car je sais que cette situation est passagère…D’ailleurs, les soirées aux bougies avec mon accordéon ont leur charme !!

Pour l’eau, Carrefour n’est pas loin pour éventuellement aller chercher les 2000l d’eau nécessaires pour remplir la cuve. À grands coups de bouteilles d’un litre et demi… je vous laisse calculer ! Sinon, j’arrête la douche pour la semaine, au choix ! Bref, vogue la galère !

 

Dans la série des galères, samedi après-midi, la porte qui mène de la chambre au moteur s’est verrouillée à cause des secousses. Le garage d’en face refusant de me prêter un pied de biche, j’ai dû casser un carreau de la porte et la défoncer à coup de masse. Elle tient toujours, mais elle est un peu amochée par endroits. Dommage, c’était une porte de 1907. C’était ça ou bien on déchargeait complètement les batteries… ça fait quand même mal au coeur.

 

Samedi 3 octobre.

Je range, nettoie Korriganez et réfléchis déjà aux aménagements futurs…Je tente de me brancher sur le 220V de la plateforme, mais sans succès. Il va falloir que j’attende lundi pour voir ça avec les services techniques de la mairie car il n’y a aucun pénichard ou plaisancier amarrés ici, donc pas évident pour trouver des infos avec les badauds de la promenade...

 

Dimanche 4 octobre

Je profite de la grisaille extérieure pour régler ma paperasse administrative et répondre à mes emails au doux son du ronronnement du moteur qui recharge les batteries. Vivement lundi que la vie reprenne dans le bourg ! J’espère que les techniciens de la mairie accepteront de me brancher au 220V, autrement je leur fais une crise …

 

Lundi 5 octobre

J'ai parlé au maire, qui est très content d'avoir un beau bateau à quai. Si bien que je suis autorisée à stationner le temps que je veux, et il a dit que je pouvais avoir le courant sur le quai. Enfin ! Reste l'histoire de l'eau, mais bon...

 

Finalement, je pensais que ça règlerait tout, d'avoir le courant, mais voici que Internet s'y met aussi ! Quand on dit "connexion illimitée" il faut bien comprendre que ça ne concerne que le temps passé sur Internet, et non la quantité d'information reçue et envoyée, limitée à 1Go, après ça saute ou ça ralentit... c'était donc ça les petites lettres au bas du contrat ? Mais c'est quoi ces gens ?!!!

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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 09:29

DE GRONINGEN A RENNES  2ème partie

                                               Elucubrations d’Eugène suite

 

Samedi 25 septembre, nous quittons Péronne direction Compiègne. Du soleil, du soleil, les berges de l'Oise sont boisées, très fréquentées ce samedi, bien sûr nous créons l'évènement sur le canal. De très nombreux pêcheurs, promeneurs, pique-niqueurs qui nous hèlent, dont quelques Bretons qui bien sûr n'ont pas été long à détecter notre drapeau.

 

C'est quasiment une haie des 2 cotés de la rive:« bonjour «, « hello », des mains qui s'agitent pour nous faire signe. Sympa, « la vedette » !!! C’est nous, avec la péniche. (On ne peut même pas lire tranquille, c'est quelque chose çà, la vie de vedette…)

 

Nous gagnons du terrain sur Paris, un petit tunnel à nouveau...

 

Le soir Compiègne, nous amarrons près d'une péniche appartenant à Guérin, spécialiste de produits et fournitures en tout genre pour péniches, un des plus gros de France, nous faisons le plein de carburant et d'eau, (en gros, nous avons consommé 600 litres de gas-oil depuis le départ), le soir: pizzéria, c'est demain le départ de Guenael.

 

Dimanche 27 au matin; eh oui Guenael nous quitte pour la Roumanie où il reprend son travail dès demain matin, nous le laissons sur le quai, il devra attendre son train pour Paris une petite heure, la gare est tout près le long du quai.

 

Nous avons 100 km à faire aujourd'hui pour gagner « Conflans Fin d'Oise » et 7 écluses.

 

Journée relax. Le soleil nous réchauffe ardemment, l'arrivée sur Paris est magnifique, les tons verts, des berges commencent à se pourprer de vigne vierge. L'automne montre le bout de son nez, dans quelques jours, avec le soleil cela devrait être un petit coin de paradis.

 

C'est carrément le délire sur les berges, les regards plus qu'envieux, combien voudraient être à notre place, il est vrai que vu de la haut c'est la belle vie: soleil, bouquins, apéro, (heureusement que nous n'avons pas monté le hamac de Linda, çà serait de l'indécence).

 

Quelques virages, quelques ponts et c'est la fin de l'Oise.

Le grand départ pour beaucoup:

- Agnès et Jean Lou repartent en Belgique chercher leur voiture,

- Benoît et Christian repartent sur Nantes, leur « mission » accomplie;

- Bernard qui demain retrouve son patron qui l'attend pour les 8 jours de voiles de Saint Tropez.

 

 

Lundi, escale à Conflans, j'en profite pour aller voir un médecin, je traîne un rhume bronchite depuis Groningen, les couloirs du métro m'ont achevé. Le toubib est plus intéressé par ce que je lui raconte de la péniche et du parcours, la consultation se prolonge largement, mais il a bien compris l'essentiel, traitement adapté: antibiotique et tout ce qu'il faut pour continuer. Je suis quand même dans les choux et l'après midi, à part quelques courses, je ne vaux pas grand chose. Nous sommes amarrés à côté d'une cousine, un autre Tjalk.

 

 

Ginette, cousine de Linda, vient passer un petit moment sur la péniche, elle rapporte à Linda une partie de ses bagages laissés à son retour de Québec. Ginette apprécie la péniche mais réalise vite que les talons aiguilles ne sont pas les instruments adéquats pour ce type d'habitation.

 

Ce soir vers minuit, Linda accueille Claude et Philippe, qui nous arrivent de Rennes, recommandés par une relation pénicharde de Linda. Ils ont tous les diplômes nécessaires et même un peu plus, ils viennent prendre le relais pour amener la péniche jusqu'au Havre. Des vrais pénichards qui sont capables de faire des petits bijoux avec des tas de tôles. Leurs activités à Rennes tournent autour de « la péniche ». Démerdards, tuyaux et contacts en tout genre, le carnet d'adresse de Linda sur Rennes fait un bond en avant considérable. Dans leur bagages, bidon de rouge, whisky et de quoi se les rouler allègrement. Que de perspectives!... le soir on se contente des présentations et d'une visite succincte.

 

 

Mardi, c'est le nez dans le moteur, graissage, vidange, près du quai, il y a un diéséliste qui nous donne de bons conseils. L'après midi, demi tour sur l'Oise le nez pointé vers le Havre, nous sommes fin prêts pour la première heure demain matin.

 

Mercredi. Debout 6h, mais il fait noir, 7h30, le jour se lève. Mais où est donc Gavotte ? Nous la cherchons, l'appelons, nous alertons voisins et passants… introuvable. Il faut attendre que cette jeune dame pointe le bout de son nez. 8H45: « c'est vous qui cherchez un chat, y'en a un dans mon moteur » notre gavotte s'est trompé de péniche, réfugiée dans la salle des machines d'une péniche 5 fois plus grosse que la notre, elle est coincée car deux clébards la retiennent prisonnière. Heureusement ses petites pattes ont laissées des traces qui inquiètent les proprios d'autant que les chiens aboient et sont énervés par cette intruse.

On la récupère, on la rassure et on largue les amarres !

 

L'écluse est pleine, le feu est vert et c'est reparti. La Seine nous accueille dans ses bras. Nous nous laissons porter par le courant.

Très vite nous retrouvons des berges sympas, quelques écluses, nous avançons sans perdre trop de temps. Petits villages et maisons qui font rêver, c'est déjà le style des maisons normandes que je connais un peu. A tribord des falaises de grès dans lesquelles ont été creusées des maisons troglodytes. Les unes ont encore l'air d'être sinon habitées, tout au moins servent d'entrepôt ou peut-être sont devenues des champignonnières.

 

 

Ce midi au menu crêpes au blé noir, complètes, super complètes aux petits oignons histoire de vous faire saliver.

 

La pompe des toilettes nous lâche en fin de journée, on fera avec ou plutôt sans. Nous avons quelques soucis pour trouver un appontement pour la nuit et cette dernière est tombée depuis longtemps quand nous trouvons dans le noir un amarrage audacieux près de « Pont de l'arche » à ce qui fût un « quai » de chargement d'une usine aujourd'hui en ruine. Nous jouons au chat et à la souris, si je puis dire, avec gavotte pour l'empêcher de quitter le navire, pas si évident que cela car elle a l'œil. Une bonne soupe un bon pâté de la... , on ne peut pas en dire plus et extinction des feux.

 

Jeudi. 6H45 debout. Extinction des feux!... je ne pensais pas si bien dire, ce matin plus de lumière, plus de pompe donc plus d'eau, bref la panne de batterie totale, le moteur tourne mais ne recharge pas. On fait avec les moyens du bord. 7H30 départ, mais une fois de plus à 8h le brouillard nous enserre. Au « très ralenti » nous croisons quelques péniches et manquons nous échouer sur un bras de Seine, quelques frayeurs mais juste ce qu'il faut, pas plus. Il nous faut trouver un amarrage de fortune, ça ne court pas les rues ni la Seine. Certes de jolis petits pontons privés avec petits bateaux sympas auprès de petites voir grandes chaumières plutôt... vous voyez ce que je veux dire, mais pas assez de fond ni de quoi s'attacher.

 

9H 30 la voie est libre et nous reprenons notre chemin 5klm/ heure car à contre courant. 15h30, le long du quai à Rouen nous trouvons un atelier de réparation. Après une matinée menaçante, le temps se remet au soleil. Diagnostic: double panne. Un filtre encore inconnu à ce jour est bouché de saleté et de calcaire, ce qui explique le bruit de pompe qui nous accompagne depuis plusieurs jours, la pompe d'eau du fleuve qui alimente les toilettes est nase. Une cosse de l'alternateur est cassée, l'usure apparemment. Le mécano nous remet tout cela en marche et hop c'est reparti, il est 17h. De Rouen, nous n'aurons pas vu grand chose sinon son beau clocher. A la sortie de Rouen, les berges de la Seine sont assez chouettes à tribord, quelques belles maisons, châteaux, le vert de l'été s'enlumine de jaune, l'automne annonce ses couleurs. Nous naviguons avec le courant à 15, 16 km/h. Vers 20h nous accostons pour la nuit dans le petit bourg de Duclair.

 

Philippe et Claude vont nous quitter ce soir, des amis viennent les chercher pour les raccompagner jusqu'à leur voiture à Paris. Nous n'irons pas avec eux jusqu'au Havre, ils doivent être rentrés chez eux pour demain soir. Quelques gros remous nous bercent au passage de gros bateaux, il n'est pas certain qu'ils nous aident à dormir.

 

Vendredi matin, notre Linda n’a pas beaucoup dormi, les dérives cognent sur la coque à chaque remou et vu les engins qui passent sur la Seine,  «  j’vous dis pas » donc grasse matinée. Démarche à la mairie, à la banque, pendant que je fais quelques courses pour pouvoir condamner les portes de la péniche.

Vers 14h30 je quitte à mon tour la péniche.

En attendant :

une fenêtre météo pour continuer du Havre à St Malo,

des conditions de courant acceptables car chacun sait que le raz « Blanchard » il faut se le faire.

Linda continue ses recherches pour hiverner au cas où !!!

Nous croisons les doigts et invoquons la fortune qui nous a souri jusqu’ici.

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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 22:53

Or donc, nous avons réussi à passer la frontière belgo-néerlandaise sans heurts, et personne n'a été retenu par les douaniers !
L'arrivée à Anvers est très longue, on a un très long passage par une zone industrielle qui dure des heures et des heures. On était vers 17h à la frontière, et on a croisé Anvers, la ville aux diamants, vers 21h. Entre deux, on est passés devant une demi-douzaine de rafineries. C'est assez glauque.
Finalement, les plus acharnés d'entre nous ont passé une partie de la nuit à naviguer, de nuit, presque à la lampe frontale... un sacré challenge, pour raccourcir autant que possible la distance qui nous séparait de Bruxelles. Finalement, avec les écluses, nous sommes arrivés un jour après, à 15h à l'amarrage dans la capitale belge. Le coin est un peu industriel, lui aussi, et assez peu inintéressant. Alors après le ravitaillement (obligatoire, on n'avait plus de pain, de pinard ni de viande et même de légumes), le groupe s'est séparé en deux et une partie a vadrouillé aux alentours de la grand'place.
Que de surprises ce soir-là, d'ailleurs ! En plein centre-ville, alors qu'on arrivait sur la grand'place, on a entendu un choeur d'hommes. Il s'est avéré que c'était OLDARRA ! L'identité basque de Guénaël a vibré pendant un certain temps !!

Dans la même soirée, nous avons croisé des faluchards espagnols, habillés comme à leur habitude en costumes du XVIe siècle, avec mandolines et guitares.
Nous avons été voir le Bébé joufflu qui ne cesse d'uriner à un coin de rue, manger des moules-frites, et même une gauffre au chocolat. Bref, la tournée des grands ducs !
Demain, direction le sud de Bruxelles, avec comme objectif le Plan incliné.
On trace, pour pouvoir arriver le plus vite possible au Havre, et moins risquer d'attendre à cause des tempêtes possibles.

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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 22:36

          

                De  GRONINGEN   à     RENNES


                            Quelques divagations d'Eugène


     Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, me voilà donc embarqué pour la traversée à bord de la péniche, départ prévu de Groningen mardi matin à l'aube, arrivée possible fin octobre, vous  pourrez suivre notre aventure sur le blog "  www.bag-ar-korriganed.over-blog.com "

            Petite mésaventure perso pour arriver à Groningen, c'est vrai que l'on part toujours trop chargé, heureusement en gare de Bruxelles "on" m'a volé mon sac à dos avec bien sûr tout ce qu'il y avait dedans: vêtement, montre, lunettes(il me reste les vielles), MP 3, etc... Ouf !!!   ils n'ont pas pris la valise où j'avais "quelques  kilos de pâtes de fruit et les confitures d'Isa. Quand j'ai dit, en souriant, à la gendarmette au demeurant fort sympa et jolie dans son uniforme (et même peut être sans!!! ) que j'avais dans mon sac un pot de caramel au beurre salé, de surcroit fait par des amis moines, tout en continuant à frapper ma déposition, elle m'a dit fort sérieuse: " si c'est moi qui retrouve votre sac a dos, monsieur, vous ne retrouverez pas votre pot de caramel au beurre salé". On est parti dans un grand fou-rire, décidément ces belges...

            ET  PUIS la péniche ; les photos que vous découvrirez sur le blog sont une pâle copie de la réalité , le pied ou alors le paradis au choix selon les tendances. Quelques courses hier pour refaire ma garde robe et le cyber café pour régler: plainte pour vol, assurance, mail etc..... nous aurons internet à bord bientôt, mais tant que nous ne sommes pas sur le territoire Français, vu le prix des "com" je ne prendrai mes messages que lorsque nous passerons à Amsterdam et  Bruxelles où nous ferons une pose d'une journée. de même pour le blog il ne sera mis à jour que lors de ces étapes, par contre, quand nous serons sur le territoire Français nous serons en internet illimité sans frais.
    Christian et Benoît embarquent dans la soirée de Dimanche avec leurs épouses qui nous quitterons mardi matin.


Arrive à minuit le quartet Marie et Gérard, Manu, Christine, le drapeau breton est déployé sur le quai et la trompette de brume se risque à l'appel. les passants ne s'affolent pas, c'est bon.
    Bernard arrive Dimanche en fin d'après midi

            voilà je vous laisse car quelques bricoles et préparatifs et cuisine m'attendent.
                    donc à plus et plein de bises.    Eugène


      
            Mardi matin, au complet, moteur au quart de tour, accompagné de Jos (l'ex proprio) et de son voisin Jos, tous deux "des vrais" , nous passons la pemière écluse puis les premiers ponts, comme dans un film, la barre passe au mains de Bernard puis de Guénael et de Linda et puis ... les vieux loubards s'y collent.



Comment pourrait-on exprimer ce que nous ressentons tous. C'est beau, c'est grand, c'est exceptionnel, c'est plus que magnifique. tout se passe comme en rêve, un rêve impossible à faire mi éveillé, seulement en sommeil profond!...  Aprés avoir débarqué les deux jos avec leur vélo, nous voilà seul avec la spendide péniche de Linda et Guénael.

Tout est ok, tout est nouveau, tout est beau, à l'intérieur, à l'extérieur, les paysages, nous passons au dessous puis au dessus d'une autoroute, les ponts se lèvent devant nous. Que dire? j'imagine les yeux en France puis à Rennes sur le quai. Ici, nous sommes tout petit petit, perdu dans une foule de mats, tous plus beaux plus grands.

Maudits français, on est dépassé, d'ailleurs dans tous domaines, les grandes tailles de chez nous passent pour toutes petites ici, une foule de jeunes toutes et tous en vélo, il y en a partout, assaillent les rues et la ville, taille moyenne de tout ce petit monde, près de 2 mètres. Adieu Groningen, comme dit Bernard:" çà c'est un truc qu'on ne fait qu'une fois dans sa vie"
    Et puis voilà notre premier accostage, notre première nuit dans le petit port de SNEECKERR aprés avoir parcouru 63 kilomètres.

         Mercredi matin, çà rouscaille à bord, le capitaine a tranché, lever 7 heure. Petite rémission, il est 8 heure, le moteur tourne. Lacs et canaux, ponts et écluses, c'est reparti nous voilà arrivé avec une avance d'une demie journée à LEMMER. Jos nous rejoint, le mat est déjà remonté à son étonnement. Les voiles sont bientôt en place, direction ENKHUIZEN à mi chemin d'AMSTERDAM. Force 6, même sur cette mer intérieure, nous ne pourrons pas libérer toutes les voiles, il faut plusieurs personnes pour manoeuvrer dans ces conditions, nous sommes trop novices. 4 heures de route sous le vent, 10 voir 12 klm heure. Arrivés au port, nous prenons un grand moment pour visiter ce port fabuleux.
 
        Le lendemain jeudi, départ 9 heures. A l'heure dite, Jos embarque, puis Jos2 dit Josk, puis Jos3 dit Jost qui sont de la partie. Nous ne sommes pas long à comprendre pourquoi cet équipage gagne toutes les régates du coin. C'est une vraie leçon de voile que nous enregistrons de nos yeux et oreilles, le rêve continu plus beau qu'annoncé. Force 3, vent arrière, trois voiles en ciseaux. ce qui nous impressionnent c'est d'une part l'énergie de nos " Jos" et la précision millmétrique de tous les réglages, même Bernard en reste bouche bée. Ce n'est qu'au tout dernier moment que les voiles seront affalées, quelkques mètres avant le quai. Nous voilà à AMSTERDAM, il est 17h. Quelques bières au café du coin, Jos noie un peu son émotion, 23 ans qu'il vit et travaille avec ce bateau, adieu émouvant, quand nous serons de passage à Groningen, nous serons les bienvenus, et nous avons la promesse qu'un jour ou l'autre nous les accueillerons du côté de Quimper ou Rennes.

    Soirée oblige dans les quartiers rouge d'Amsterdam, la réalité est plus forte que la renommée le dit. Les commentaires seront plus faciles de vive voix.

    Vendredi matin nous abbattons le mat, sans hache ni couteau je précise, le "bout dehors" de la proue est rentré, tout est emballé. Quelques courses. L'après midi quartier libre. Avec Manu nous avalons quelques kilométres "pédibus cum jambis" le musée Van Gogh nous passionne (à voir) puis nous traversons toute la ville toujours à pieds en suivant les canaux. Le problème quand on marche avec manu, c'est qu'elle a son appareil photo, je vous en laisse deviner la raison. Que dire d'Amsrterdam? que c'est beau, très beau, ces mots deviennent un peu fades tant chaque découverte nous entraine plus loin. Je dirais donc: à visiter. Chacun ayant fait sa propre approche d'Amsterdam, y compris les piliers de bistrots, nous échangeons.

    Samedi matin, les pleins d'eau et gaz oil ont été fait hier. C'est encore une autre Amsterdam que nous découvrons. Par le canal central nous traversons la ville, escortés :
        - sur l'eau par d'innombrables avirons, des jeunes, des femmes surtout (Bernard a tenté sa chance. succès nul, il restera sur la péniche) et aussi des nettement plus agés qui prennent des cours pour se maintenir en forme.
        - sur la berge ,des coureurs à pieds à vélo, marcheurs et promeneurs.
 On se surprend à rêver devant ces corps sportifs, athlétiques, comme sculptés.
 Quand au paysage, les maisons des quartiers "riches" nous impressionnent ainsi que les multiples péniches habitation qui longent les berges, péniches de tout style, péniches décorées, péniches jardins etc.... A la sortie de la ville, des pêcheurs au bord de l'eau, des troupeaux de vaches, des troupeaux de chevaux et de chevaux et encore de chevaux, le paradis des chevaux, des moutons à queues longues précise Christine, paysages de calme de douceur qui s'égrainent entre multiples petits canaux qui irriguent et séparent des parcelles impressionnantes de taille et de verdure. Canards, poules d'eaux, cygnes, oies y compris celles qui nous passent en troupeau au dessus de nos têtes; Vous avez dit bucolique ???
    On avance on avance et nous voilà à DORDRECHT pour la nuit. Port du même style que ENKHUIZEN, aussi beau, aussi original aves ses mêmes façades tordues et fenêtres de traviol, une toute petite balade pour certains. Pour d'autres, Bernard a pris soin de s'ammarer à moins de 10 mètres. Coucher tôt car demain départ 6 heures pour rejoindre Bruxelles.

    Dimanche matin, 6h l'oeil de Bernard avec qui je partage la même carré se faufile par la trappe. il fait encore nuit, c'est trop tôt. 6h45 Christian et Benoît frappent des pieds, le café est chaud. Moteur en route et nous voila partis pendant que le reste de la troupe dort. Partis oui, mais pour 300m, un épais brouillard nous enveloppe, il nous faut trouver, vite fait, un autre mouillage, et patienter jusqu'à 9h. Et voilà, c'est reparti. Les canaux se sont élargis, le trafic de transport est intense, des péniches de plus en plus grosses, énormes même, des remorqueurs poussant plusieurs barges surdimensionnées. Impressionnant on se fait doubler, on double, des écluses de plus en plus grosses, on comprend pourquoi.
    Le temps, je ne vous ai pas encore parlé du temps, d'abord, il passe anormalement vite, "y a quequ'chose qui cloche la d'dans" on dit qu'on s'ennuie sur une péniche, ben c'est complètement faux, on ne sait même pas où il est passé ni qui c'est qui nous l'a volé, car il vole ici , le temps, et il vole trop vite, beaucoup trop vite. Nous avons une sérieuse avance sur le programme prévu, les ponts et écluses s'ouvrent devant nous comme par enchantement, et puis à part le brouillard de ce matin c'est "un grand beau" qui nous innonde de ses rayons, oui depuis le début de l'aventure à Gronningen, pas une goutte d'eau à part celle des canaux.

        On m'annonce à l'instant que nous sommes sur lafrontière belge. Il est 16h51.
    Le passage d'ANTWERPEN autrement dit ANVERS, nous fait quelques soucis, nous sommes arrivés au milieu du port "gigantissime".

Nous cherchons une écluse pas évidente à trouver, enfin la voilà, mais on nous renvoie vers une autre à l'autre bout du port, il nous faudra attendre 1 heure pour passer, c 'est la première fois que nous patientons ainsi devant une écluse. Nous sommes sauvés, nous sommes sur le bon canal. Il va faire nuit, nous vérifions que les feux du bateau fonctionnent, c'est O.K. Tout feux allumés, nous frolons la ville d'anvers pendant plus d'une heure de navigation, nous la devinons fort belle et certainement digne d'être visitée. Anvers s'est faite toute illuminée pour notre visite-éclair, sympma. On s'arrête? on continue? hésitation. Les chefs ont tranché, les courants  contraire sont très forts, on est tributaire de la marée, il faut gagner du terrain. donc on avance. Ce soir, au menu: crèpes, on mange pendant que les pilotes et coplilotes nous guident dans la nui. La carte de navigation que nous avons est un peu juste, on s'aide de la carte routière. Marie a un peu peur que l'on se retrouve sur l'autoroute, mais Benoît ne quitte pas ses jumelles et on avance .... jusqu'à minuit. On se présente devant une écluse ouverte de notre côté, Bernard hésite, les ammarrages ne sont pas évident pour patienter auprès de l'écluse,  se mettre à l'intérieur est-ce autorisé? pas certain. Finalement, on s'ammarre près d'un remorqueur à des cordages qui se révelleront être les ammarres du remorqueur, ce qui au petit matin nous fait découvrir que nous flottons allègrement sans ammarre. En partant il nous a détachés sans nous prévenir. Les bancs de terre ne sont qu'à 10 mètres. Fort heureusement il n'y a plus un poil de courant, le niveau d'eau a monté pendant la nuit de trois ou quatre mètres. L'écluse nous hissera encore de 5 ou 6 mètres.

   Lundi matin. Nous sommes donc les premiers à rentrer dans l'écluse, et c'est reparti 13 mètres plus haut. Il est 8h. Une deuxiéme écluse nous hisse 8 mètres plus haut, puis encore une autre écluse. Pendant que Linda s'affère aux cuisine.
    Bruxelles est en vue, nous y sommes pour midi, l'aprés midi, quartier libre, courses. Pour ma part, je vais revoir ma gendarmette pour compléter ma déclaration de vol pendant que quelques uns visitent Bruxelles. La grande place est belle, un peu chargée au goût de Manu, le quartier où nous sommes n'est pas des plus accueillant. 

    Mardi c'est la journée,c'est le huitième jour de navigation "the must". Epoustouflant, scotchés nous sommes: l'aqueduc, le plan incliné puis, dans la foulée, l'ascenceur. Nous attaquons la partie de notre parcours la plus "émerveillée".Vous avez tous vu un aqueduc d'en bas, se balader sur une voie d'eau au dessus d'une vallée avec une péniche de 20 mètres, c'est moins courant et nettement plus impressionnant. Vous dire le dénivellé avec la vallée? je ne saurais, disons de l'ordre de 60 à 80 mètres, la vue est splendide avec son village et son église. Au pied du plan incliné nous ceuillons au vol Agnès et Jean Lou, des vieux amis lyonnais. Imaginez une piste de ski sans neige, nous entrons la péniche dans une sorte de baignoire et nous allons être hissés sur la pente de plus de soixante dix mètres de haut, la baignoire peut contenir plusieurs péniches beaucoup plus grosses que la nôtre; imaginez les sensations, imaginez les mécanismes, imaginez le paysage, sur les photos du blog vous aurez une petite idée. Nous étions partis de Groningen à moins 8 mètres au dessous du niveau de la mer et nous sommes arrivés à 119 mètres au dessus du niveau de la mer. A peine remis de nos émotions, quelques kilomètres, et nous voilà en haut de l'ascenceur, même principe de baignoire, mais à la verticale, là les cables sont apparents avec les contrepoids. Nous pensons aux concepteurs et réalisateurs de ces momuments qui nous laissent complètement "béats". En moins de temps qu'il faut pour le dire, nous voilà redescendus de soixante douze mètres. Ces images resteront gravés longtemps dans nos yeux. Il faut avancer, même si nous avons beaucoup d'avance sur le programme prévu, nous profitons d'un temps estival, les conditions de navigation sont en tout point idéales. Certains voudraient prendre un peu plus de temps "touristique", mais la route est encore longue. Les berges de cette partie de la Belgique nous apparaissent un peu fades et sales, nous évoquons les paysages buccoliques des Pays Bas. D'autant qu'une écluse fermée nous oblige à passer la nuit sur le quai d'un chantier de copeaux de ferraille. A la louche de quoi remplir plus de 500 camions, peut être même beaucoup plus, seul notre chat mascote "gavotte" a pu escalader, je vous laisse deviner son état en rentrant sur la péniche.

    Mercredi, au petit jour, c'est reparti. Le milieu de la matinée nous amène à Mons. Escale de quelques heures pour faire le plein d'eau, visiter un peu la ville. Après les petites villes du début de notre voyage, nous sommes devenus un peu difficiles et nous restons un peu sur notre faim, mise à part notre trio qui se déssoiffe près du quai car bien sûr !... . Nous retrouvons des berges sympa pour quitter la Belgique. Le coq se réveille en nous, nous arrivons à la frontière, nous glissons à travers cygnes et canards. Nous tentons de prendre le canal d'Escarp, cher aux souvenirs de Benoît, mais nous devons faire demi tour à la première écluse pour passer la nuit près du petit village de Mortagne du nord.

    Jeudi, au petit matin nous apprenons que ce canal touristique est fermé, il nous faut prendre le canal de Lescaut. 10h 41, ALERTE SUR LE PONT, alors que nous manoeuvrons dans une écluse: CHRISTIAN QUI A GLISSE SUR LE PONT (emporté par son centre de gravité un peu bas) EST SUSPENDU DANS LE VIDE AU DESSUS DE L'EAU, IL A REUSSI A SE CRAMPONNER la tête en bas entre le bateau et le bord de l'écluse (nous rigolions au départ en disant qu'il nous faudrait faire l'exercice "un homme à la mer") fort heureusement GERARD le retient par une jambe. Vole à son secours Jean Lou et Linda pendant que Benoît tient la péniche écarté du bord de l'écluse car si la péniche se rapprochait du bord ?... Christian est hissé, seule la casquete est tombée à l'eau, repêchée par Linda... Ouf, Plus de peur que de mal mais que d'émotions, et beaucoup de lessive car les bords de l'écluse, vous le devinez, sont plus que "dégueu", la vase y est accrochée et n'a pas le temps de sècher entre deux "bassinées" comme on dit. Après le canal de Lescaut, nous engageons le canal du Nord. Une écluse fermée à 17h nous permet de passer la soirée dans un coin sympa. La soeur et le beau frère de Marie viennent diner avec nous, au menu un "kig-ha-fars" préparer amoureusement par Linda pour son Guénael bien aimé qui n'en a jamais mangé d'aussi bon fait par sa douce puisque c'est le premier. Nous nous régalons tous. Marie nous quitte pour aller récupérer sa voiture et au dodo, demain matin à 7h on décole.

    Vendredi 7h brouillard, 8h brouillard, 9h brouillard; 9h10 on décolle, c'est le beau soleil à nouveau, seule la matinée d'hier a été un peu grisonnante.   1, 2, 3, 4..... 7 écluses. Marie attend ses passagers Gérard, Christine, Manu. Quel vide d'un seul coup. On repart: écluses, puis écluses et encore écluses. Pour  l'émotion et la nouveauté, c'est un tunnel qui nous acceuille dans ses flancs. Quelques centimètres de plus que la péniche au niveau de la largeur sur 4,4 klm de  long, le barreur a les yeux fixés sur un minuscule point blanc à l'horizon. Fort heureusement ce point grossi, grossi et nous sortons de ces entrailles très impressionnés. A nouveau une  écluse fermée à 18h nous oblige à nous arrêter pour la nuit plus tôt que prévu.
     
 

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 20:45

Petite Gavotte est arrivée tout chamboullée par le voyage en avion, en train, en voiture et en bicyclette. Sa maman a eu très peur les deux premiers jours, en croyant qu'elle s'était fait la malle, alors qu'elle se cachait dans un oreiller, sans un miaulement. L'alerte rouge donnée à la SPA locale a donc été inutile. La coquine !
Après quelques jours d'hésitation, elle a fini par sortir sur le pont et a même osé trôner sur la bôme. C'est le pied, cette endroit, elle y va souvent !
Elle a auparavent pris le temps de tester tous les matelas du navire, et son préféré reste celui de Christian, soit la personne à bord qui aime le moins les chats. Allez comprendre !
Elle a aussi testé le moteur, et sa graisse noire, et a jugé que le bateau était suffisament huilé, alors on peut naviguer sans soucis !
Elle a enfin trouvé le passage secret pour se faire la belle, et rentrer à pas d'heure après avoir coursé tous les chats du quartier ou goûté l'eau du canal ! Elle défend bien son bout de quai, la mémère !
Depuis que nous avons démarré le moteur elle fait beaucoup moins la fière et va se cacher sur la caisse du voyage en espérant un retour prochain sur la terre ferme. Elle comprend même, d'ailleurs, lorsque le bateau est amarré à quai, et en profite pour visiter à sa manière l'escale.

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